CINÉMA : MERCREDI 4 DÉCEMBRE 2024
IL ÉTAIT UNE FOIS MICHEL LEGRAND, de David Hertzog Dessites – 1h49
Documentaire musical
Mon avis : 4 sur 5
Le thème
« La Musique, c’est la vie ». Michel Legrand entre au Conservatoire de Paris à l’âge de 10 ans et s’impose très vite comme un surdoué. 3 Oscars et 75 ans plus tard, il se produit pour la première fois à la Philharmonie de Paris devant un public conquis. De la chanson jusqu’au cinéma, ce véritable virtuose n’a jamais cessé de repousser les frontières de son art, collaborant avec des légendes comme Miles Davis, Jacques Demy, Charles Aznavour, Barbra Streisand ou encore Natalie Dessay. Son énergie infinie en fait l’un des compositeurs les plus acclamés du siècle, dont les mélodies flamboyantes continuent de nous enchanter.
Et alors ?
En mariant deux sources – des images inédites qu’il a filmées durant les deux dernières années de sa vie et des séquences biographiques du compositeur – David Hertzog Dessites signe une somme sur Michel Legrand permettant de comprendre la complexité d’un artiste créant dans l’urgence et qui n’était pas toujours d’un abord facile. C’est tout l’intérêt d’un documentaire qui ne joue pas l’hagiographie, mais montre aussi que cet artiste pouvait être un tyran qui houspillait ses proches, un regard du metteur en scène face à la caméra, à la suite d’une de ses remarques en dit d’ailleurs plus long qu’un discours.
Le réalisateur souligne : « C’était très compliqué de travailler avec Michel. Mais,bizarrement, ça s’est fait tout de même assez vite. Quand Michel Legrand a su que je finançais moi-même, au début, ce film avec mon propre argent, ila changé de regard sur moi. Ça a été un vrai déclic. Et je me suis demandé pourquoi. Son assistante m’a dit, qu’aux yeux de Michel, les gens qui mettent leur propre argent dans une entreprise artistique ont son respect. » Et des cinéastes comme Claude Lelouch ou des musiciens n’hésitent pas à dire qu’ils ont eu parfois envie de lui jeter ses partitions au visage, voire une… contrebasse.

