Hommage
Homme de scène et de cinéma, ayant reçu le César du meilleur acteur dans un second rôle à trois reprises, Niels Arestrup vient de disparaître. Une grande voix des planches s’est tue.
Son nom venait de son père danois qui avait voulu d’émigrer vers les États-Unis avant de poser son sac pour se marier. Niels Arestrup n’avait pas grandi dans un milieu qui le destinait naturellement à avoir son nom en gros sur l’affiche d’un film. En 2021, il expliquait dans une interview au Figaro : Vous imaginez bien que fils d’ouvrier à Bagnolet dans les années 1950, le spectacle, le théâtre, le cinéma, c’était quelque chose qui n’entrait pas du tout dans mes pensées .»
Pour autant, tout en faisant de petits métiers alimentaires, il n’avait pas voulu sacrifié sa passion pour le théâtre. Comme bien d’autres, il apprit le métier avec la comédienne Tania Balachova, réputée pour sa rigueur, commença sa carrière dans les années 60 à Bruxelles, et restera fidèle à la scène durant près de cinq décennies. Sans jamais jouer à la star, Niels Arestrup va mener une belle carrière sur grand écran qui sera surtout marquée par des seconds rôles forts. Trois César ont récompensé trois films forts de sa filmographie : De battre mon cœur s’est arrêté, Un prophète, signés Jacques Audiard, et Quai d’Orsay, de Bertrand Tavernie.

