C’était ça, la guerre…

CINÉMA : MERCREDI 13 NOVEMBRE 2024

SE SOUVENIR D’UNE VILLE, de JeanGabriel Périot – 1h48
Documentaire

Mon avis : 4 sur 5

Le thème

Retour dans le passé avec le siège de Sarajevo. Pendant quatre ans, les habitants de la ville ont résisté, survécu et se sont bricolés un quotidien malgré les bombes et les privations. Sur le front ou à l’arrière, de jeunes cinéastes mobilisés se sont mis à filmer. Des images pour témoigner, sauvegarder des moments de leurs vies ou simplement se distraire et échapper à leur vie de soldat. Trente ans après, ils partagent avec nous leurs films, leur expérience du siège et leurs questions sur l’avenir.

Et alors ?

Il avait obtenu un César pour son Retour à Reims – Fragments, en 2023. Cette fois, Jean-Gabriel Petiot nous propose de plonger dans des fragments d’une guerre et le sanglant siège de Sarajevo entre 1992 et 1996. Il le fait en mêlant, de façon très imaginative, deux types d’images, deux époques. D’abord, ces extraits de films de jeunes cinéastes qui étaient alors mobilisés dans l’armée de la République de Bosnie-Herzégovine, et que le réalisateur a croisés au milieu des années 2 000 lors du Festival du documentaire dans la ville. « À l’époque, dit-il, j’ai été bouleversé par la découverte de cette ville d’après-guerre et par des discussions que j’ai eues avec des jeunes hommes de mon âge. »

Ensuite, par des plans en forme de miroir de séquences modernes où, retrouvant ces jeunes cinéastes devenus quinquagénaires, il les fait commenter les courts reportages d’alors et raconter leur histoire. Parfois, leur destin de cinéaste amateur a tenu à un fil : ainsi l’un d’eux a pu utiliser une caméra échangé par sa sœur contre… du sucre. Commentaires de Jean-Gabriel Petiot : « Tous les films produits à Sarajevo pendant le Siège ont été faits dans ce contexte de manque constant de matériel, qui impliquait un effort considérable, et ce alors même qu’il fallait aussi se préoccuper de trouver les moyens de sa propre survie, la nourriture ou l’eau avant le reste. La décision de filmer était non seulement un défi, mais répondait aussi à un désir, une urgence voire à un besoin. »

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