Sur cette base originale, Florent-Emilio Siri – qui explique bien la conception du film dans un long entretien figurant en bonus – déroule un récit qui commence dans le huit clos d’une vaste propriété luxueuse aux portes de Paris et se termine au Maroc, après un voyage éclair à Dubaï, qui devient une étape incontournable du cinéma d’action. Le tout est rythmé par des séquences spectaculaires – de fusillades en saut de nuit en parachute – qui permettent à Roschdy Zem de faire montre de ses capacités physiques. Pour l’occasion, le comédien a suivi un entraînement à la pratique d’armes lourdes, indispensables à l’économie du récit.
Même si le film propose quelques beaux moments entre l’ancien militaire et l’adolescente rebelle – Jeanne Michel est « la » révélation du film tant sa présence est bluffante – même si les scènes d’action sont filmées avec du punch, Elyas finit par lasser en multipliant les mitraillages en tout genre, les scènes de cruauté parfois gratuites car trop peu suggérées et laisse sur le côté des pistes intéressantes comme la descente chez les manouches avec les codes de ces vies nomades et en marge.
Figé dans un jeu mutique, où il ne peut laisser transparaître que peu d’émotions, Roschy Zem campe, in fine, sans un supplément d’âme, ce guerrier perdu de la modernité. C’est certes efficace, mais la subtilité n’est pas vraiment au rendez-vous de cette histoire qui ne joue que sur l’action brute.
