Construit sur une réalisation solide et des séquences fortes – ainsi celle où le maire évoque le cancer de sa femme à la jeune conseillère, émue ou celui où il débarque sur le chantier de ses parents et fait sentir son pouvoir sur les entreprises du coin- , usant d’une photographie un peu vintage, L’Affaire Nevenka nous fait partager la peur et les angoisses d’une jeune femme mise au ban de la communauté et qui doit sa survie au soutien sans failles de son compagnon. Mireia Oriol signe une composition parfaite en montrant la détermination de cette jeune conseillère, malgré le cauchemar qu’elle vit et son physique gracile. Face à elle, Urko Olazabal exprime avec une grande finesse les changements de caractère de cet homme politique, sûr de son pouvoir et de son charme, capable de passer de la séduction à une vraie violence.
Avec, en temps fort, la séquence du procès où l’avocat de la défense sait jouer avec les nerfs de ses adversaires comme avec ceux de sa protégée, L’Affaire Nevenka est un film politique et social d’une rare force et d’une grande subtilité dans l’approche psychologique des personnages.
