Dans une prison à ciel ouvert

CINÉMA : MERCREDI 6 NOVEMBRE 2024

LE VOYAGE À GAZA, de Piero Usberti – 1h07
Documentaire
Mon avis : 4 sur 5

Le thème

À Gaza, il faut arriver le soir au printemps, s’enfermer dans sa chambre et écouter les sons qui entrent par les fenêtres ouvertes… Nous sommes en 2018. J’ai 25 ans et je suis un voyageur étranger. Je rencontre de jeunes palestiniens de mon âge.

Et alors ?

Fini de monter quelques jours avant les massacres perpétrés par le Hamas, ce Voyage à Gaza a une résonance particulière dans le contexte de guerre punitive actuel , car Piero Usberti montre ce qu’était cette ville avant la riposte d’Israël et les destructions que l’on sait et qui perdure, s’étendant aujourd’hui au Liban.

Pour le cinéaste italien, tout commence en 2018 quand, licence de philosophie en poche, il retourne vivre à Sienne chez ses parents. Or, son père, universitaire, venait de mettre en place un échange Erasmus avec deux universités de Gaza. De là, est née son envie de partir y filmer le quotidien et de ses habitants. Il raconte : « Désir d’aller y voir par moi-même, désir lié à la découverte d’un endroit et de sa population. Désir où, d’emblée, le voyage et le film ont été indissociables. »

Découvrant Gaza avec ses habitants, Piero Usberti montre bien le quotidien de ses habitants qui tentent de vivre dans cette prison à ciel ouvert. Il le fait à hauteur d’hommes et de femmes qui ne sont pas, tous – loin de là – des militants terroristes. Ainsi quand il interviewe ce jeune militant communiste, Mohanad, qui s’est constitué une riche bibliothèque et qui montre des livres interdits dans le territoire par les autorités palestiniennes. Il ne se prive pas non plus d’évoquer certains aspects rétrogrades, voire répressifs, de la société palestinienne. Tout en comparant la colonisation israélienne à celle des États-Unis notamment et à la conquête de territoire au détriment des peuples – indiens- qui l’occupaient et survivent dans des réserves.

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