REPRISES : MERCREDI 6 NOVEMBRE 2023



SANS LENDEMAIN (1940) – /LE PLAISIR (1952) et MADAME DE (1953), de Max Ophüls
SANS LENDEMAIN – 1h22. Avec Edwige Feuillère, Daniel Lecourtois, Georges Rigaud
Les circonstances de la vie amènent Évelyne, mère d’un petit garçon, à
exercer le métier d’entraîneuse. Elle retrouve par hasard un ami canadien,
Georges, devenu un homme riche et estimé. Éprise de lui, elle lui cache
sa déchéance.
LE PLAISIR – 1h37. Avec Claude Dauphin, Gaby Morlay, Pierre Brasseur, Jean Gabin, Madeleine Renaud
Une voix s’élève d’outre-tombe : celle de Guy de Maupassant. Il nous
conte trois histoires qui tournent autour du même thème : le plaisir, qui
successivement s’affronte à l’amour, à la pureté et à la mort…
MADAME DE – 1h40. Avec Charles Boyer, Danielle Darrieux, Vittorio De Sica
Pour régler ses dettes, Madame de… vend les boucles d’oreilles en
forme de cœur que son mari lui a offertes. Quelque temps plus tard,
le baron Donati dont elle est amoureuse lui fait cadeau des mêmes
boucles d’oreilles…
Mon avis : 4 sur 5
Et alors ?
Ces trois films présentés en version restaurée – dont le premier Sans lendemain fut réalisé lors du
séjour français du réalisateur après l’incendie du Reichstag, et avant son départ vers les États-Unis – témoigne parfaitement du style de Max Ophüls qui filme, de manière très moderne, des femmes victimes de la domination masculine et du poids des conventions sociales. On retrouve aussi dans ces films, des thèmes chers au cinéaste.
Le goût de la marge. Dans Sans lendemain, Edwige Feuillère joue, sans jamais se départir d’une classe folle, cette femme contrainte à la déchéance après que son escroc de mari a été éliminé car il s’était acoquiné avec une bande de gangsters. Malgré la rencontre avec un ancien ami canadien éprise d’elle, cette femme aura bien du mal à échapper à un destin cruel. Ophüls racontait : « Fait curieux, j’aimais justement ce que l’on ne voulait pas me permettre de montrer. J’ai toujours été attiré par l’univers des souteneurs et des filles, cet univers où reposent tant de soldats inconnus de l’amour, qui forme la base honteuse et pourtant réelle de la morale bourgeoise… »
De même les bons bourgeois d’un des trois récits du Plaisir ne manque pas, derrière leur apparence de respectabilité, de passer régulièrement leur soirée dans la maison close et on mesure leur désarroi le jour où « l’honorable » enseigne affiche porte close. Seul, le frère paysan, admirablement campé par Jean Gabin, semble être un homme simple, mais droit durant cette échappée de ces dames à la campagne.
