La Palme d’or surprise

CINÉMA : MERCREDI 30 OCTOBRE 2024

Alors que les rivaux étaient nombreux, Sean Baker a créé la surprise au dernier Festival de Cannes avec Anora, qui a décroché la Palme d’Or. Une comédie dramatique qui met en scène, comme souvent chez le cinéaste, les laissés-pour-compte de l’Amérique.

Anora est l’histoire d’une métamorphose et de son prix… Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage… Cette fois encore, Charles Perrault a inspiré Sean Baker qui avait déjà signe une variation autour du mythe de Cendrillon dans Tangerine, en 2015.

Laissant sur le plateau une large part à l’improvisation – avec même parfois un simple descriptif des scènes à ses acteurs – le cinéaste a tourné l’essentiel du film à New York pour le terminer, durant trois jours, au Palms Hotel and Casino de Las Vegas, où il a obtenu l’autorisation de poser ses caméras. Son scénario est partie de la vie de Karren Karagulian, son acteur fétiche depuis son premier film, Four Letter Words, en 2000, un comédien rencontré à l’université de New York, trois décennies plus tôt. Or, le comédien est marié à une russo-américaine de Brooklyn qui a des attaches avec la communauté russophone de Coney Island. Une circonstance qui a nourri l’inspiration de Sean Baker qui a mis un an à construire son histoire imaginée pour son ami.

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