Jacques Prévert, homme d’images

EXPOSITION

Ceux qui croient tout connaître de l’univers de Jacques Prévert doivent faire halte au Musée de Montmartre pour découvrir un visage méconnu du poète et scénariste grâce à des collages et documents personnels de ce compagnon de route des surréalistes.

Jacques Prévert, rêveur d’images. Le titre de l’exposition proposée jusqu’au 16 février 2025 au Musée de Montmartre, à un jet de pierres du Lapin Agil, annonce la couleur. Si on connaît le poète qui se moquait de l’école, l’homme de Paroles (1946), le scénariste familier des films de Marcel Carné, Jean Renoir ou encore Paul Grimault -entre autres – Jacques Prévert fut aussi compagnon de route du Surréalisme (dont on fête le centenaire) – l’esprit de liberté du poète s’accorda mal avec l’autoritarisme d’un André Breton – et l’ami de peintre, tel qu’Yves Tanguy, rencontré durant son service militaire, de Pablo Picasso ou de Georges Braque.

Et c’est à travers plus de 150 peintures, dessins, photographies, lithographies, manuscrits, extraits de films, objets ou archives que le Musée Montmartre fait un focus sur cet autre facette capitale de l’univers de Prévert qui vécut deux décennies au pied de la Butte, 6 rue cité Véron juste au-dessus du Moulin Rouge, dans un appartement dont il partageait la terrasse avec un certain Boris Vian. Une exposition conçue par Alice S.Legé et sa petite fille, Eugénie Bachelot Prévert qui a largement ouvert pour l’occasion les archives familiales. « Il fallait concevoir cette exposition en s’écartant de l’image du poète de l’école et de la photo du vieil homme à la cigarette. Ça a de fait éclipsé la profondeur et la diversité de son œuvre », dit-elle.

Pari gagné dans une exposition d’une grande richesse, rythmée en quatre parties qui témoignent de l’extrême variété de son œuvre. On y découvre notamment les talents graphiques du poète qui a su créer des œuvres originales, oniriques, sous la forme de collages et de jeux sur les textures pour témoigner de sa vision du monde, marquée par l’émerveillement et une forme de magie du quotidien, transformé en un art portant encore la marque de l’enfance.

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