Disque
Quatrième album en solo pour Agnès Jaoui après quelques années de silence. Avec Attendre que le soleil revienne (*), elle s’attaque pour la première fois à disque de chansons françaises, sauf un duo inattendu avec Francis Cabrel. Un album aux sonorités latinos plaisant sans être vraiment surprenant.
Pour expliquer ce passage en VF, Agnès Jaoui a pris la plume pour nourrir le livret de son disque et explique qu’elle était bloquée en français devant la page blanche pour écrire des textes de chansons. « En fait, j’avais à peine envie de chanter en français, même les mots des autres, écrit-elle. Je me sentais protégée, je crois, par les langues étrangères tandis qu’en français, je me sentais comme à nue, maladroite et ne trouvant pas comment faire chanter les mots. Peu à peu, j’ai appris à raison d’une à deux chansons par concert et par disque. J’ai apprivoisé le français chanté et accepté de me montrer un peu plus intimement en chanson. »
Soit en adaptant de grandes chansons du répertoire brésilien – comme Mer et Lune, dont l’original est de Chico Buarque ou encore Teresinha, une très belle chanson d’amour – Agnès Jaoui offre de sa voix claire et formée à la musique classique des chansons artisanalement arrangées qui créent une intimité avec celui qui écoute. Elle a aussi puisé de l’inspiration chez les poètes des textes : Sully Prudhomme (Au bord de l’eau) et surtout Louis Aragon (pour un poème du Roman inachevé). Un très beau texte où, sans jamais les nommer, et en usant de la métaphore de la « grêle« , Aragon met à distance tous ces périls qui guettent l’humanité : guerre, chômage, révolte… IL est juste dommage que la mélodie conçue avec Fernando Fiszbein ne rappelle parfois celle de À toi, de Léo Ferré.

