Grand Prix au dernier festival de Cannes, All we imagine as light, parcours de deux femmes en quête d’amour, est signée de Payal Kapadia, cinéaste indienne engagée et dissidente. Tout un symbole dans un pays soumis à un régime nationaliste des plus rétrogrades.
All we imagine as light est l’histoire de deux femmes. Sans nouvelles de son mari depuis des années, Prabha, infirmière à Mumbai, s’interdit toute vie sentimentale. De son côté, Anu, sa jeune colocataire, fréquente en cachette un jeune homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer. Lors d’un séjour dans un village côtier, ces deux femmes empêchées dans leurs désirs entrevoient enfin la promesse d’une liberté nouvelle.
Âgée de 38 ans, Payal Kapadia, repérée en 2021 pour son documentaire Toute une nuit sans savoir, prouve par ce film, sa première réalisation, qu’elle est une cinéaste engagée dans un pays patriarcal et soumis à un nationalisme très fort régnant sur le pays depuis une décennie. Le film a d’ailleurs dû jouer avec la censure : la cinéaste a utilisé deux caméras : l’une servait dans les lieux où elle avait obtenu les autorisations de tournage; l’autre, une Canon EOS C70 a servi dans les endroits où la mairie n’avait point donné son aval. Pour tromper les autorités, l’équipe simulait des repérages. La cinéaste souligne : « Les acteurs se prêtaient volontiers au jeu car ils ont tous déjà tourné des films indépendants. L’expérience n’en était que plus enrichissante ».

