Noémie Merlant va surprendre

Parce qu’il est signé d’Audrey Diwan, une cinéaste auréolée du Lion d’Or à Venise pour L’Évènement, parce que son actrice principale est Noémie Merlant, une actrice-réalisatrice familière du cinéma d’auteur, la nouvelle version d’Emmanuelle, qui sort aujourd’hui sur grand écran, suscite la curiosité et ne peut laisser indifférent.

Depuis 1974, le fauteuil en rotin de la première version d’Emmanuelle a conquis le monde entier, symbole du premier blockbuster érotico-exotique de Just Jaeckin. Et le roman d’Emmanuelle Arsan, publié en 1959, a été alors découvert par des milliers de lecteur. C’est en repartant du livre qu’Audrey Diwan a voulu construire le scénario de cette nouvelle version, en poursuivant son interrogation sur le corps et la femme commencée avec L’Évènement, adaptée du classique d’Annie Ernaux.

Le regard de Audrey Diwan. D’emblée, on savait qu’une telle cinéaste donnera un ton singulier à un opus érotique de l’ère post #MeToo pour concevoir une adaptation féministe. De fait, elle a transposé (avec sa co-scénariste, Rebecca Zlotowski) de nos jours l’histoire qui se déroulait, dans le roman, durant les années 50 et, dans le film, les années 70, permettant d’évoquer sans tabous la jouissance féminine. Elle souligne : « D’autres interrogations plus intimes me sont venues, notamment sur mon parcours de femme et mon propre rapport à la sexualité, à la jouissance, mon désir d’affranchissement face aux normes qui régissent la séduction et le sexe. À notre époque, il me semble que la jouissance est totalement liée à l’impératif de performance, au sens capitaliste du terme. Il faut rentabiliser, optimiser, profiter ». Et son film s’est inspiré de la filmographie de ses acteurs principaux : celui de Mulholland Drive pour Naomi Watts; de Portrait de la jeune fille en feu, pour Noémie Merlant et de la scénario The White Lotus pour Will Sharpe.

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