Le cinéma iranien en force

CINÉMA : MERCREDI 4 SEPTEMBRE 2024

Le dernier Festival de Cannes a été marqué par la présence du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, qui avait réussi à fuir, venu présenter Les Graines du figuier sauvage,qui a reçu le Prix Spécial du Jury (il sort le 18 septembre). Le 4 septembre, sort un autre film iranien engagé, Tatami, qui a particularité d’être co-réalisé par un Israélien, Guy Nattiv (Oscar du meilleur court métrage pour Skin, en 2019) et une Iranienne, Zar Amir (Prix d’interprétation à Cannes en 2022 pour Les Nuits de Mashaad). Tatami est un film qui s’insurge contre l’autoritarisme, notamment quand le politique flirte avec le religieux.

Tatami est un pamphlet politique sur fond de course aux médailles. La judokate iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent aux Championnats du monde de judo avec l’intention de ramener sa première médaille d’or à l’Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l’implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve.

C’est bien avant la révolte des femmes en Iran que Guy Nattiv et Elham Erfani ont écrit ce scénario en s’inspirant du parcours de plusieurs athlètes iraniennes qui ont réussi l’impossible, malgré la régime islamique et sa dictature. Notamment Sadaf Khadem, première femme boxeuse iranienne qui a pu se réfugier en France et est devenue porte-parole des droits des femmes. « Elle a affronté de nombreux obstacles tout en se focalisant sur sa discipline. La grimpeuse Elnaz Rekabi est une autre athlète iranienne héroïque qui a pratiqué sa discipline sans porter son hijab, consciente qu’elle risquait la peine de mort en rentrant au pays, et Kimia Alizadeh a été l’enfant chérie du taekwondo iranien à l’époque des JO de Rio, puis a décidé de fuir le pays avec son mari parce qu’elle était menacée par le régime« , souligne Guy Nattiv.

Laisser un commentaire