La « modernité » des Charlots

Pour autant, les relations avec Philippe Clair ne furent pas les bonnes. Et, c’est avec le premier film du chef opérateur et coscénariste de La Grande Java, un certain Claude Zidi, que les Charlots vont faire une sacrée carrière sur grand écran en commençant par la pochade antimilitariste Les Bidasses en folie. D’autres succès suivront et les Charlots connaîtront une décennie durée, avec une renommée mondiale. En Asie, on les surnomme ainsi les Crazy Boys et leur univers délirant et surréaliste touche un large public qu’illustrent par exemple des séquences du Grand Bazar, satire de notre monde de consommation, où Gérard fait visiter un appartement à un homme (joué par Coluche débutant à l’écran) en illustrant le chauffage par le plancher en soulevant des lattes du parquet sous lequel brûle un sacré feu !

C’est le clash avec leur producteur et ancien ami, Christian Fechner, qui va sonner le glas de leur aventure au cinéma. Avec, sans doute le regret de quelques projets inaboutis, notamment un film avec Louis de Funès et un autre avec… John Wayne, et d’une erreur, celle de ne pas avoir écrit eux-mêmes un scénario portant la trace de leur folie et de leur humour décalé. Avec en guise de conclusion un chiffre qui ne peut que faire rêver : leurs films auraient attiré 1 milliard de spectateurs dans le monde.

Outre les images d’archives, ce doc donne aussi la parole à humoristes suivants, tels Laurent Gerra et , Thomas Croisière qui témoignent de l’importance de ces années Charlot. Ainsi Gérard Jugnot qui a tourné une fois en leur compagnie, souligne : « Ils ont emmené au cinéma populaire cette folie. »

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