CINÉMA (REPRISE) : MERCREDI 28 AOÛT 2024
LA GARÇONNIÈRE, de Billy Wilder – 2h05 (1960)
Avec Jack Lemmon, Shirley MacLaine, Fred MacMurray
Mon avis : 4 sur 5
L’histoire
C.C. Baxter est employé à la Sauvegarde, grande compagnie d’assurance. Dans l’espoir d’un avancement il prête souvent son appartement à ses supérieurs qui y emmènent leurs petites amies. Un jour le chef du personnel le convoque et lui apprend qu’il sait tout et lui demande aussi sa clé. Baxter est enfin promu. Mais ce qu’il ignorait c’est que le chef du personnel emmenait dans son appartement la femme dont il était amoureux, Fran Kubelik, une jeune liftière.
Et alors ?
Dernier film en noir et blanc à avoir remporté l’Oscar du meilleur film (La Liste de Schindler étant un cas à part), La Garçonnière témoigne du sacré coup de griffe de Billy Wilder qui portait à l’écran ce qui devait être, à l’origine, une pièce de théâtre. En clin d’œil, dans la séquence où C.C. Baxter dîne en cherchant un film à la télévision, systématiquement coupée par la publicité, il visionne un extrait de Grand Hotel et fait encore référence à Le Poison qui permit au cinéaste de remporter son premier Oscar du meilleur film.
Une fois encore, Billy Wilder prouve qu’il est aussi à l’aise dans les scènes intimistes – aussi bien entre les patrons de la compagnie d’assurance avec leurs conquêtes d’un soir que lorsque C.C. Baxter s’occupe de Fran Kubelik après sa tentative de suicide – que dans les scènes de foule. Ainsi, la séquence de la fête de Noël dans les bureaux de l’entreprise a été tournée pratiquement en une seule prise le 23 décembre 1959, le cinéaste ayant choisi précisément la date pour que, veille des vacances oblige, les acteurs et figurants dégagent la bonne humeur voulue pour la scène. Derrière le ballet bien réglé des employés des bureaux – filmé un peu comme Jacques Tati- il porte aussi habilement un regard critique sur la vie des entreprises du capitalisme triomphant.

