Les saisons de l’amour

Par petites touches, Shuchi Talati montre bien comment la jeune Mira – une bonne élève qui suit les directives de son école privée comme le montre la scène de la longueur de la jupe ou celle où elle dénonce les attitudes inconvenantes de certains garçons -va s’ouvrir à la sexualité, quand elle ressent que Sri, plus âgé qu’elle peut lui permettre d’explorer la Carte du Tendre sans prendre de risques. Par ailleurs, sa mère noue avec le jeune homme – la scène de danse le symbolise – une relation des plus ambigües, même si elle feint de ne prendre en compte que le bonheur de cette fille unique. Un personnage « illuminé » par le jeu de Kani Kusruti, capable de faire passer bien des émotions en un instant. « La mère et la fille sont toutes deux des personnages francs et subversifs qui sont défiés, mais pas nécessairement triomphants », précise la cinéaste.

Utilisant à merveille les très beaux paysages de cette région verdoyante dans une ville de montagne de l’Himalaya, au nord de l’Inde, et à une époque où les réseaux sociaux ne sont pas encore en vogue, ce premier film, Shuchi Talati signe une exploration de l’adolescence au féminin et de la découverte du corps sans aucune mièvrerie ni naïveté.

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