Livre
Jérôme Bimbenet signe une biographie fouillée de la cinéaste allemande si controversée avec Leni Riefenstahl – La cinéaste d’Hitler (*). S’il souligne les talents artistiques et le courage de la cinéaste, il montre bien comment elle entretint des relations des plus troubles avec Hitler.
Danseuse, actrice, cinéaste révolutionnaire, photographe remarquable, plongeuse hors pair, Leni Riefenstahl, née en 1902 est la cinéaste qui s’est fourvoyée en se mettant au service du nazisme. En 1932, sa rencontre avec Adolf Hitler change son destin. Dès son accession au pouvoir, Leni Riefenstahl accepte la direction artistique du film du Congrès du Parti nazi à Nuremberg, Le Triomphe de la volonté, archétype du film de propagande. Puis elle réalise en 1936 le film officiel des Jeux olympiques, Les Dieux du stade, qui devient un succès mondial. Après la guerre, Leni Riefenstahl est souvent détestée et son attitude critiquée jusqu’à sa disparition en 2003. Pour autant, son héritage est immense et les plus grands cinéastes reconnaissent son influence.
Dès 1932, comme le rappelle Jérôme Bimbenet, la relation entre Leni Riefenstahl et le régime nazi était claire. « Si nous accédons au pouvoir, c’est vous qui ferez mes films » lui a dit Hitler en personne. La même année, dans son journal intime, Joseph Goebbels – qui, selon les témoignages de la cinéaste lui aurait causé bien des soucis- a encore écrit : « Elle est très enthousiaste pour nous. » De fait, comme le raconte l’auteur, l’ancienne vedette des films de montagne, dotée d’un grand courage physique, a eu les moyens pour vanter la force du régime nazi et signé des films à grand spectacle, avec un vrai talent et un sens de la mise en scène, dont celui des jeux Olympiques de 1936, Les Dieux du stade, description brillante de la folie des grandeurs nazies : elle disposa pour le tourner de 170 techniciens, dont 18 opérateurs pour 30 caméras, avec un assistant pour chaque ou encore 13 personnes pour le son.

