La force du propos tient aussi au fait que ces adolescents ne sont pas de pures victimes : ils peuvent être violents, arrogants, voire grossiers, tout en étant vulnérables, à la recherche d’une forme de fraternité alors que certains liens familiaux de délitent. Pourtant, jamais, la violence n’est montrée de façon gratuite : elle fait partie du quotidien de cette banlieue déshéritée. Le cinéaste confie : « Nous découvrons, de leur point de vue, toute la merde à laquelle ils doivent faire face. »
Dans un univers où la femme n’est qu’un objet lointain de fantasmes, David Wnendt montre ce quotidien déjà gangréné du début des années 2 000 où l’école ne permet plus une certaine intégration, où le racisme est déjà latent et aggrave la crise sociale. Le langage brutal des adolescents témoignent en outre de l’insécurité permanente qui les habite, et le film montre bien aussi comment les liens familiaux sont atteints, et conduisent même à l’agression d’un père.
La force de cet opus sombre repose enfin sur une mise en scène nerveuse et efficace qui colle au plus près au quotidien de ces quatre jeunes qui tentent de s’en sortir mais sont ramenés sans cesse à un quotidien sans espoir.
