Portrait d’un anti-héros de la culture

CINÉMA : MERCREDI 3 JUILLET 2024

EL PROFESOR, de Maria Alché et Benjamín Naishtat – 1h51
Avec Marcelo Subiotto, Leonardo Sbaraglia, Julieta Zylberberg

Mon avis : 3 sur 5

L’histoire

Professeur terne et introverti, Marcelo enseigne depuis des années la philosophie à l’Université de Buenos Aires. Un jour, se présente enfin l’occasion de briller : suite au décès de son mentor, il est pressenti pour reprendre sa chaire. Mais voilà que débarque d’Europe Rafael Sujarchuk, un autre candidat, séduisant et charismatique, bien décidé à lui-aussi briguer le poste.

Ce qui touche dans ce film ?

Dans la version originale, le film se nomme « Puan », du nom familier que les Argentins donnent à la la Faculté de Philosophie et de Littérature, situé dans une ancienne manufacture de tabac. Maria Alché et Benjamín Naishtat racontent : « Puan est bien plus qu’un lieu, ou qu’un bâtiment. C’est une foule d’étudiants de toutes générations et de tous milieux sociaux qui se pressent dans les couloirs. C’est aussi une armée de professeurs qui gagnent à peine leur vie et qui, pourtant, passent d’innombrables heures à parler de métaphysique. »

À travers la rivalité entre ce professeur taciturne et introverti et ce jeune loup de l’université qui a mené une belle carrière en Allemagne et sort avec une starlette de la télévision, le duo de réalisateurs montre bien le choc de deux cultures, de deux manières de concevoir la transmission du savoir. Il prend une résonance toute particulière alors que l’Argentine est aujourd’hui dirigée par Javier Milei, ce président d’opérette, capable de tous les éclats et qui s’arrange pour mettre à mal tous les budgets de la culture. On voit bien que ces professeurs de fac sont plus poussés par leur passion d’enseigner que par les salaires et Marcelo donne même des cours de philosophie à une vieille dame de la bourgeoisie de Buenos-Aires pour arrondir ses fins de mois.

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