En panne en Bretagne

CINÉMA : MERCREDI 26 JUIN 2024

CAMPING DU LAC, de Éléonore Saintagnan – 1h10
Avec Éléonore Saintagnan, Anna Turluc’h, Jean-Benoît Ugeux

Mon avis : 2 sur 5

L’histoire

Éléonore roule vers l’Ouest. Elle tombe en panne au milieu de la Bretagne. Contrainte d’y passer un certain temps car le nouveau carburateur pour sa voiture semble ne jamais arriver, elle s’installe dans l’un des mobil-homes du Camping du Lac. Un lac donc, dans lequel vivrait un monstre. Elle se met à observer ses habitants, tous singuliers, et bientôt les touristes, qui arrivent en masse. Surtout, elle attend d’apercevoir la bête. À quoi peut-elle ressembler ? Et d’ailleurs, est-ce vraiment cela qu’Éléonore attend ?

Et alors ?

Film fait avec peu de moyens sur « une créature lacustre », ce Camping du lac ne manque certes pas d’originalité avec cette banale panne qui plonge la narratrice au cœur de la Bretagne profonde et au bord d’un lac qui abriterait un monstre. Un lac qui existe vraiment et qu’a déniché un jour la réalisatrice. Plasticienne et documentariste, Éléonore Saintagnan raconte : « En cherchant des pêcheurs, je suis tombée sur le camping du lac de Guerlédan, qui est habité à l’année. La première chose que j’ai vue en arrivant c’est un troupeau de moutons qui paissait au milieu de quelques caravanes et de palmiers. Il était gardé par un indien en résine qui trônait là comme une sorte d’épouvantail, et le plus gros des moutons, en regardant bien, m’est apparu être un bison, en résine lui aussi. Un type est arrivé et je lui ai demandé si je pouvais visiter le camping, parce que je cherchais un lieu où tourner un film. Il m’a dit : « Je suis le gérant du camping, je m’appelle Erwan et j’adore le cinéma ». C’est lui qui avait décoré son camping avec la déco d’un restaurant « Buffalo Grill » en faillite. À partir de ce jour-là, pendant une année entière, je suis retournée au camping du lac dès que j’avais quelques jours, et j’ai rencontré ses habitants. »

Indéniablement, Éléonore Saintagnan a su restituer l’atmosphère un brin surréaliste de ce lieu et de ses pèlerins avec notamment le personnage haut en couleur de ce vieil américain qui chante le blues au bord du lac, ce Wayne venu de l’Ohio et qui rêve à sa fille. De même, elle a su utiliser la personnalité de Anna Turluc’h, une femme transgenre plutôt extravagante, pour glisser un brin de folie dans son récit.

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