Un Aghan à Paris

Alors que la France plonge dans une période politique trouble où la xénophobie et la peur de l’autre occupent le devant des infos, les fantasmes sur les migrants emplissent le débat public, ce film a le mérite de décrire sans faux semblant le parcours d’un jeune homme qui tente de motiver son plus jeune frère qui a baissé les bras pour s’intégrer au plus vite, tout en subissant la loi de ceux qui profitent de leur sort pour faire des économies sur les salaires. La séquence sur la location du Airbnb, et de son nettoyage, en dit long sur une société où tout est bon pour payer le minimum et profiter du malheur des uns. Heureusement qu’il peut compter sur le soutien de Sandor, un autre as de la débrouille pour survivre.

Si ce parcours du combattant est parfois répétitif, on ne peut qu’être surpris par la dignité d’un récit qui ne tombe jamais dans le misérabilisme mais décrit au plus près la situation. Il y a aussi des moments inattendus comme les séquences où Rohid découvrir le métier de modèle chez la grand-mère peintre de son professeur de français. Et les moments où il se lie d’amitié avec une jeune fille, sans oser franchir le pas, sont d’une grande finesse psychologique. Un film émouvant et qui échappe aussi bien au trac qu’à la caricature.

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