Si le film ne retrouve pas toujours la dynamique de la pièce de théâtre avec une équipe de comédiens virevoltant entre vie « réelle » et représentation du Cyrano, Michalik a parfaitement su recréer à l’écran – le film a été tourné à Prague – l’atmosphère du Paris de la fin du XIXème. Le cinéaste soulignait : « Architecture, brasseries, immeubles… Prague était parfaite pour ce que je voulais faire : sortir d’un Paris réaliste pour entrer dans un Paris un peu idéalisé. En cette « Belle Époque », qui est aussi celle du début de l’électricité, Paris avait quelque chose de merveilleux.«
Si sur grand écran, le cinéaste a dû engager certains comédiens plus médiatiques comme Mathilde Seigner, il est parvenu à garder l’âme de sa pièce avec un Thomas Solivérès, chef de troupe, qui exprime parfaitement la fièvre et les doutes d’Edmond Rostand jouant sa vie avec cette pièce. Face à lui, Olivier Gourmet (un autre nouveau venu dans la distribution) incarne très finement l’acteur-star capable de bien des humeurs et qu’il faut savoir courtiser. Côté mise en scène, le cinéaste a aussi quelques belles idées comme celle de tourner la mort de Cyrano dans un décor naturel du cloître d’un couvent : soudain, la tragédie surgit dans la comédie et donne une résonance particulière à cette scène d’un acteur confronté à sa propre fin et qui n’a plus loisir de « jouer » sa vie…
Une mise en scène qui ne manque pas de panache.
