Durant cette décennie, on sent que les frontières ont craqué et Jackie symbolise bien cet appétit de notoriété qui pousse à tous les artifices pour dépasser les autres et échapper à un quotidien sombre et banal. C’est toute cette partie du film qui est réussie et permet de découvrir cette histoire d’amour entre deux femmes, dont l’une est fascinée par la volonté de l’autre et à une époque où les esprits ne sont pas encore très portés à la tolérance. Il décrit aussi un autre visage de l’Amérique, avec ses laissés pour compte, son club de tirs où des paumés en casquette tirent sur tout ce qui bouge…
En parallèle, il y a un polar où l’on découvre la « famille » de Lou et ce père louche, campé par Ed Harris, capable de tout jouer, y compris cet inattendu pèlerin à la longue chevelure même son look est un peu trop caricatural. C’est dans ce registre que le film sur fond de trafic d’armes est le moins inattendu et sombre souvent dans une violence gratuite. Trop montrer finit par tuer l’effet voulu et les émotions.
Pour autant, l’histoire fonctionne rondement et Kristen Stewart impose sa griffe en campant avec empathie ce personnage d’amoureuse prête à tout pour conserver cette compagne singulière et déterminée.
