CANNES 2024 – En compétition
Si Mohammad Rasoulof est présent sur la Croisette pour présenter The Seed of the Sacred Fig, ce sera tout un évènement, tant ce cinéaste qui vient de fuir la dictature religieuse en Iran s’est toujours battu pour défendre la liberté des créateurs. Au prix de la sienne.
Mohammad Rasoulof revient de loin lui a qui avait été condamné à cinq ans de prison, à des coups de fouet, une amende et à la confiscation de ses biens – un jugement confirmé déjà en appel !- avant de réussir à fuir Téhéran. Son nouveau film présenté à Cannes témoigne de ses convictions. The Seed of the Sacred Fig se déroule dans un Téhéran secoué par des troubles politiques et sociaux. Le juge d’instruction Iman découvre que son arme a disparu, il soupçonne sa femme et ses filles, imposant des mesures draconiennes qui mettent à rude épreuve les liens familiaux…
En mai 2022, la dictature iranienne avait déjà agi contre ce cinéaste âge aujourd’hui de 52 ans, en lui interdisant de quitter l’Iran pour rejoindre les membres du jury Un Certain Regard dont il devait faire partie. Il avait été ensuite été incarcéré par les autorités iraniennes en juillet de la même année. Et les autorités iraniennes lui avaient fait subir récemment des pressions pour le voir retirer son nouveau film de la compétition cannoise. Ce fut peine perdue et nul doute que la présentation de The Seed of the Sacred Fig aura une résonance toute particulière dans ce Festival.
On se souvient encore qu’en 2020, c’est sa fille Baran Rasoulof qui avait reçu l’Ours d’or en son nom pour son remarquable film sur la peine de mort, Le Diable n’existe pas. AU moment de fuir son pays, le cinéaste a fait cette déclaration qui prouve sa détermination : « Bien sûr, je m’oppose fermement à la récente et injuste décision rendue à mon encontre, qui me contraint à l’exil. Cependant, le système judiciaire de la République islamique a rendu tant de décisions cruelles et étranges que je ne pense pas qu’il soit de mon ressort de me plaindre de ma condamnation».
S’il est physiquement présent sur la Croisette, on peut être sûr que le cinéaste profitera de cette caisse de résonance pour se lever


