Un road movie au féminin

À travers des personnages aux caractères différents, Reines offre le portrait de deux femmes que, sur le papier, tout oppose – l’une étant en prime l’otage de l’autre- et qui vont se retrouver dans l’adversité. La bascule du film, c’est quand , devant le barrage policier, Asma décide de le forcer et de faciliter leur fuite. De même, Reines permet de donner vie à des hommes qui ne sont pas tout d’un bloc. S’il y a patriarcat, certains symbolisent aussi une évolution, la fin d’une domination. Ainsi, au côté de personnages toxiques que sont Karim et Ismaël, le vieux flic aux portes de la retraite, Nabil, évolue au contact de sa jeune collègue, Batoul qui prend l’enquête en main.

Décrivant en toile de fond un pays gangréné par la corruption – le fils du gouverneur règne en petit monarque sur la région et se croit tout permis – ce drame kitch et joyeux repose sur le duo parfait des deux comédiennes principales. Face à Nisrin Erradi, aux allures de guerrière, Nisrine Benchara cache, sous sa silhouette presque androgyne, une jeune femme forte, déterminée, qui ne veut plus subir la loi de son mari, archétype du mâle d’un autre âge . Quant à Rayhan Guaran, elle apporte une autre dimension féminine et joue, avec une grande justesse, l’adolescente perdue dans cette fuite périlleuse.

Un film fort, prenant et inattendu avec notamment cette fin poétique .

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