CINÉMA : MERCREDI 15 MAI 2024
ROQYA, de Saïd Belktibia – 1h37
Avec Golshifteh Farahani, Amine Zariouhi, Jeremy Ferrari, Denis Lavant
Mon avis : 2 sur 5
L’histoire
Nour vit de contrebande d’animaux exotiques pour des guérisseurs. Lorsqu’une consultation dérape, elle est accusée de sorcellerie. Pourchassée par les habitants du quartier et séparée de son fils, elle se lance alors dans une course effrénée pour le sauver. La traque commence
Et alors ?
Dans cette histoire, il est question de sorcellerie, mais une sorcellerie moderne, branchée car Nour créé, pour vivre, une application pour permettre en un clic de trouver le sorcier de ses rêves. Et le personnage de cette mère qui se bat pour subvenir aux besoins de son fils est intéressante car il échappe à bien des stéréotypes. Saïd Belktibia souligne : « Elle se débat entre coutumes, religions, modernité du monde dans lequel elle évolue – un monde notamment ultra-capitaliste et masculin. Le business de l’ésotérisme est l’un des marchés parallèles les plus lucratifs ; on peut gagner beaucoup d’argent. »
Après une séquence d’ouverture dans l’aéroport qui ne manque pas d’originalité quand on découvre ce que transporte sous ses vêtements Nour (il est d’ailleurs étonnant qu’elle ne soit pas plus inquiétée que cela par la police des frontières), l’histoire se déroule à belle allure pour nous conduire à cette traque éperdue dans la Capitale et sa banlieue. Un tel récit est aussi l’occasion de voir d’une autre manière ces grands HLM impersonnels où tout le monde se regarde, mais s’entraide aussi. Le personnage campé avec la folie nécessaire par Denis Lavant apporte d’ailleurs un contrepoint intéressant à ce récit réaliste, mais qui bascule rapidement vers un « ailleurs ». Il y aussi la crise de couple avec un Jerémy Ferrari dans une composition sombre, tendue et inattendue.

