L’autre volet du film, c’est bien sûr le côté kafkaïen de l’interrogatoire par les officiers de la police des frontières. Et de séquence en séquence, l’histoire montre bien comment on peut devenir vulnérable dans de tels lieux où l’on vous isole de tout, on vous soumet à des interrogatoires à rebondissement. Dans ce contexte, Laura Gómez campe une policière – et qui est d’origine sud-américaine – capable de pousser ses interlocuteurs dans leur moindre retranchement. Et, finalement, même si au départ, elle était sûre de son bon droit, tenait tête, Elena finit par être traversée par le doute.

Filmé de manière très efficace, bien joué et rythmé par un montage nerveux, Border Line montre l’envers du rêve américain. Même si son propos politique sur l’immigration dépasse largement le cadre des États-Unis sous l’ère Trump… Un récit souvent oppressant et qui ménage de vraies surprises jusqu’à son terme.