Si les quatre migrants syriens décrivent bien leurs parcours, partagent bien leurs émotions durant ce long voyage, leurs peur devant l’inconnu, la nécessité d’apprendre de nouveaux codes, on peut s’étonner que, sur la durée – le réalisateur les a suivis durant six années – le documentaire ne soit pas plus dense. De fait, le parti-pris de la convivialité procure trop souvent des séquences un peu bavardes, mais sans pour autant densifier le documentaire. Et l’on se demande si les dessins de Sara Kontar, qui témoigne dans ce doc, n’aurait pas dû être utilisée plus largement pour élargir le cadre de l’histoire On aurait aimé en savoir plus aussi sur Emmanuel, coordinateur du programme d’apprentissage intensif du français, sur le long combat qu’il a mené pour soutenir ces élèves.
Ce documentaire était une idée forte, généreuse et nécessaire : il est dommage que le rendu final ne soit pas plus convaincant, malgré une belle utilisation du noir et blanc, qui, métaphoriquement, peut symboliser le travail de mémoire.
