Être une femme différente

CINÉMA : MERCREDI 10 AVRIL 2024

ROSALIE, de Stéphanie Di Giusto – 1h55
Avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel, Benjamin Biolay, Guillaume Gouix, Gustave Kervern

Mon avis : 3 sur 5

L’histoire

Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870 mais ce n’est pas une jeune femme comme les autres, elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. Elle est ce qu’on appelle une femme à barbe mais n’a jamais voulu devenir un vulgaire phénomène de foire. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse pour sa dot sans savoir son secret. Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, malgré sa différence, qu’elle ne veut plus cacher. Abel sera-t-il capable de l’aimer quand il découvrira la vérité ?

Ce qui touche dans ce film ?

C’est l’histoire, selon l’expression consacrée, dans la culture populaire d’une « femme à barbe », qui évoque l’hirsutisme d’une jeune femme. Histoire d’un dérèglement, le film montre aussi comment l’irruption de Rosalie dans le quotidien d’un village paumé de province, et la taverne de son mari, un assommoir dans lequel ouvrier et paysan viennent oublier la dureté du quotidien dans l’alcool, créé un désordre quotidien. En marge de cette vie, il y a la figure du hobereau local, campé avec morgue par Benjamin Biolay, qui jouit d’une autorité certaine dans cette campagne reculée.

Incontestablement, Nadia Tereszkiewicz fait des merveilles dans le rôle de Rosalie, exprimant toute la détresse, mais aussi les moments de détermination, de cette femme différente, victime du regard des autres, de leur ironie blessante. Pour sa prestation, elle a d’ailleurs reçu le Valois de la meilleure actrice au dernier Festival du film francophone d’Angoulême. Quant à Benoît Magimel, il est comme à l’accoutumée parfaitement dans le tempo.

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