Un appel dans la nuit

Avec beaucoup de subtilité, et à rebours d’une tendance du cinéma dit « moderne », Delphine Girard montre non pas l’agression elle-même, mais le moment où la situation dérape. En faisant de Dary, un pompier, dont la mission est bien de venir secourir les autres et souvent avec un courage total, elle rend la situation encore plus complexe. On le mesure aussi dans la relation (essentielle) de ce soldat du feu et de sa mère, remarquablement campée par Anne Dorval. La cinéaste souligne :  »Ça m’intéressait de filmer la deuxième ligne de conséquence d’une agression, et de montrer les autres vies qui sont impactées par cet acte. C’est une manière de montrer que nous sommes tous concernés par ces questions-là, à un certain degré. Je m’intéresse au moment qui vient après l’horreur, quand toutes les secondes lignes subissent les dommages de ce genre de violence. »

En mêlant le destin de plusieurs femmes – il faut aussi évoquer le personnage central de l’officier de police et celui de la jeune sœur, très combattive – Delphine Girard met le polar au service de la lutte contre ces violences « banales » faites aux femmes. Outre la mise en scène très efficace, sans l’utilisation d’une musique qui envahit tout, ce polar social est servi par une distribution des plus solides.

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