Chronique d’une vie sauvage

CINÉMA : MERCREDI 10 AVRIL 2024

ENYS MEN, de Mark Jenkin-1h31
Avec Mary Woodvine, Edward Rowe, Flo Crowe

Mon avis : 3 sur 5

L’histoire

Sur une île inhabitée des Cornouailles, une bénévole passionnée de vie sauvage se livre à des observations quotidiennes sur une fleur rare. Sa vie est hypnotique dans sa monotonie, elle répète les mêmes gestes jour après jour, comme un rituel. Au fur et à mesure, des sons et des images provenant d’autres temporalités commencent à s’infiltrer, perturbant progressivement son équilibre.

Et alors ?

Vraiment inclassable, et donc déroutant, Enys Men joue avec l’esthétique des films de genre des années 70 et certains codes du film d’horreur en suivant cette femme d’un certain âge, isolée sur cette île perdus des Cornouailles et qui, petit à petit, semble prisonnière de traditions mystiques ou mythologique. Le cinéaste explique aussi pourquoi son film joue aussi sur des allers-retours temporels : « Une de mes plus grandes peurs, c’est l’idée que le temps n’ait plus vraiment de sens. Je pense qu’en tant qu’humain on peut supporter énormément de choses en sachant que le soleil se couche tous les soirs et se lève tous les matins. Et on a d’ailleurs vu ces deux dernières années que l’on pouvait traverser beaucoup de choses tant que l’on a ce type de repères tandis que si le temps se met à vriller c’est peut-être pour moi là ce qu’il y a de plus horrifique ; c’est ça que j’ai eu envie de porter à l’écran. » De ce fait, le propos du film semble échapper à l’époque même, se situer dans une espèce de cauchemar éveillé.

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