En utilisant remarquablement le noir et blanc qui donne un côté intemporel aux séquences d’une grande beauté formelle (il faut saluer le travail du chef opérateur français Florent Herry), et avec le passage soudain à la couleur qui confère aux images un côté vintage, le grain des vieux films -symbolique des idées d’un autre temps ? – ce récit exploite bien des pistes et offre aussi une lecture universelle en posant une question simple : une religion peut-elle ne pas prendre ses ouailles en « otage » ? Il évoque aussi des problèmes qui perdurent dans la Turquie moderne, que ce soit le conservatisme, le poids des communautés religieuses ou le regard posé sur l’homosexualité. Cela dit, circonscrire le problème au seul Islam serait une lecture trop rapide pour être honnête…
Ce drame est aussi l’occasion de découvrir le talent bluffant du jeune comédien Doğa Karakaş, impressionnant par la maturité de son jeu, ce qui lui a valu un Prix d’interprétation au dernier Festival du film de Marrakech. À voir sans attendre.
