TV : sur CANAL+ CINÉMA(S), jeudi 28 mars, 21h00
LE PROCÈS GOLDMAN, de Cédric Kahn – 1h50
Avec Arieh Worthalter, Arthur Harari, Nicolas Briançon
Mon avis : 4 sur 5
L’histoire
Avril 1976. C’est le début du deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine.
Et alors ?
L’enjeu de ce procès très médiatique – dans le public Simone Signoret ou encore Régis Debray sont présents pour soutenir l’accusé – c’était pour Pierre Goldman, qui avait reconnu trois braquages sur quatre, d’éviter la peine capitale. Meilleur écrivain que révolutionnaire – son livre Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France reste un document fort – Goldman avait tout pour susciter un biopic romancé. Cédric Kahn réussit tout le contraire dans ce film tendu, ferme, captant le cœur d’un procès. On est frappé d’emblée par la force de l’éloquence d’un accusé qui refuse de baisser la garde devant l’institution, n’hésite pas à donner de la voix pour lancer un « bon mot » et toise même de haut ses avocats, notamment celui qui aura gain de cause, Georges Kiejman.

