Plongée dans la poésie mathématique

La composition magnifique de Ella Rumpf. Révélée par Grave, le film dérangeant de Julia Ducournau en 2017, la jeune comédienne est magnifique dans le personnage de Marguerite dont elle sait exprimer les fêlures, le côté délicatement androgyne. Elle exprime parfaitement les états d’âme d’une jeune femme qui croyait atteindre le paradis du savoir à l’ENS et qui en découvre les mesquineries. Jean-Pierre Darroussin est très juste dans le rôle du directeur de thèse qui joue sur les rivalités de ses poulains, tire les ficelles pour mener sa propre carrière. Pour sa composition d’une très grande finesse, Ella Rumpf a reçu un mérité César de la révélation féminine lors de la récente cérémonie.

Une vision poétique de cette science. Pour orchestrer cette plongée dans l’univers de la mathématique, Anna Novion a su construire une réalisation des plus astucieuses. À côté de l’histoire d’amour, délicatement amené, elle a réussi par des séquences inattendues, comme celle de l’appartement de Marguerite dont les murs ressemblent à de gigantesques tableaux d’amphi, à faire passer le mystère mais aussi la poésie de cette approche scientifique. Et la relation, en contrepoint, avec sa colocataire qui ne lui ressemble pas du tout permet des chocs intéressant de situation.

Récit d’un apprentissage et d’une quête de soi aussi, Le Théorème de Marguerite est petit bijou d’originalité.

Laisser un commentaire