Les drames cachés dans la Turquie rurale

CINÉMA : MERCREDI 14 FÉVRIER 2024

NUIT NOIRE EN ANATOLIE, de Özcan Alper – 1h54
Avec Berkay Ates, Taner Birsel, Sibel Kekilli, Cem Yigit Ûzümoglu

Mon avis : 4 sur 5

L’histoire

Ishak vit seul dans la province d’Anatolie et gagne sa vie en jouant du luth dans une boîte de nuit. Un jour, il doit se rendre au chevet de sa mère dans son village natal qu’il a dû quitter subitement 7 ans auparavant. De retour dans son village Ishak est alors confronté à l’hostilité de tous ainsi qu’aux tourments de son propre passé.

Et alors ?

L’intention d’ Özcan Alper est claire : « L’histoire du film se déroule parmi des gens ordinaires dans une petite ville de montagne. J’ai vu de nombreuses photographies représentant un tel environnement sous de nombreux régimes autoritaires à travers le monde. Ce qui me motive principalement et me pousse à réaliser ce film, c’est le processus politique qui constitue l’arrière-plan de l’histoire. Avec ce film, j’essaie de montrer comment les désirs réprimés par la société, la sexualité non exprimée, peuvent créer un climat de peur et de violence ». Passant du flash-back à des souvenirs cauchemardesques, le cinéaste dresse un portrait saisissant de la Turquie rurale et des régions dont l’atmosphère est à l’opposé de celle d’Istanbul.

Au cœur du drame traité sur le ton du polar noir, il y a la figure de l’ange blond, Ali, yeux clairs et cheveux blonds, qui pourrait être sorti d’un film de Visconti et dont la personnalité détonne avec les ruraux : lettré, écologiste convaincu qui fait tout pour protéger les ours, il n’est sans doute pas assez viril pour ne pas susciter les railleries des hommes « purs et durs ».

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