Une mise en scène en forme de clin d’œil à quelques maîtres. Loin d’un cinéma d’esbrouffe, Aki Kaurismäki signe, comme à son habitude, dans son vingtième film une mise en scène d’une grande sobriété avec une photographie qui rappelle l’atmosphère des tableaux de Hopper. Avec le cinéma hors d’âge devant lequel le couple se donne rendez-vous, il tire son chapeau à quelques maîtres : Bresson en premier lieu, Chaplin ou encore Ozu.
Des acteurs dans le tempo. Pour décrire les relations de Ansa et Holappa, deux êtres solitaires au cœur d’un Helsinki dans lequel l’espoir semble avoir déserté et où les vapeurs d’alcool semblent servir de refuge, le cinéaste peut s’appuyer sur deux comédiens qui donnent vie de belle manière à ces âmes errantes. Notamment Alma Pöysti – récemment vue dans un rôle complètement différent dans Amours à la finlandaise – et qui campe avec une grâce mélancolique cette jeune femme qui se promène avec son chien en rêvant à un autre monde. Cette jeune femme viré du supermarché où elle travaille pour avoir volé un sandwich périmé.
Un opus burlesque et silencieux dans lequel se « signalent » les rumeurs du monde comme celles de la guerre en Ukraine.
