Frontières de la honte

CINÉMA : MERCREDI 7 FÉVRIER 2024

GREEN BORDER, de Agnieska Holland – 2h32
Avec Jala Altawil, Maja Ostaszewska, Behi Djanati Ataï, Tomasz Wlosok

Mon avis : 5 sur 5

L’histoire

Ayant fui la guerre, une famille syrienne entreprend un éprouvant périple pour rejoindre la Suède. A la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, synonyme d’entrée dans l’Europe, ils se retrouvent embourbés avec des dizaines d’autres familles, dans une zone marécageuse, à la merci de militaires aux méthodes violentes. Ils réalisent peu à peu qu’ils sont les otages malgré eux d’une situation qui les dépasse, où chacun – garde-frontières, activistes humanitaires, population locale – tente de jouer sa partition…

3 raisons d’y aller ?

Une description sans fard du sort des migrants. Il est des films durs, accablants, mais qui sont nécessaires et évitent de penser en rond. Le nouvel opus de Agnieska Holland, véritable uppercut cinématographique en est un, qui filme le sort tragique des migrants dans la zone frontière entre la Biélorussie et la Pologne.

Le scénario est le fruit d’un long travail de préparation de la cinéaste et a été coécrit avec Gabriela Lazrkiewicz-Sieczko et Maciej Pisuk après une longue vérification des sources qui permet à l’histoire d’être « nourrie » d’évènements qui ont presque tous eu lieu. Elle raconte : « Nous avons récolté les témoignages de ceux qui vivaient la situation de chaque côté de la frontière. » Pour autant, tout en montrant le racket dont sont victimes les migrants (50 euros pour une bouteille d’eau potable), en décrivant commet les morts sont jetés chez le voisin par dessus les frises de barbelés, cette fiction échappe à tout manichéisme. Ce qui rend certaines séquences presque insoutenables comme celle de la noyade de l’enfant dans les marais.

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