La jeune juive et le piège nazi

L’histoire nous interpelle d’autant plus que Paula Beer (Frantz, de François Ozon) incarne avec force cette jeune femme prête à tout pour survivre même si elle doit faire des actes qu’elles trouvent horribles. Aussi à l’aise en chanteuse de jazz (les séquences du début son magnifiquement filmées) que lorsqu’elle affronte ces tortionnaires, elle exprime aussi bien une certaine naïveté qu’une grande force de caractère. Paula Beer souligne : « Pour moi, le plus grand défi de ce rôle a été de vaincre le rejet que le personnage m’inspire. » De son côté, avec des airs d’Alain Delon dans sa jeunesse, Janis Niewöhner incarne un autre membre de la communauté juive qui se « débrouille » alors que le totalitarisme a envahi l’Allemagne, quitte à se comporter en parfait salaud.

Dans le contexte actuel de révisionnisme, de retour d’une extrême droite décomplexée et d’une banalisation de certaines idéologies rances, ce drame nous contraint de réfléchir à nos convictions éthiques. Radical, dérangeant, fort bien mis en scène, Stella, une vie allemande est un film qui vous secoue.

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