Même si le thème est traité avec humour, le film évoque aussi la peur de l’abandon, notamment à un âge où l’on est bien installé dans la société. Ainsi, Julia est-elle promise à prendre la tête de son parti quand Matias, son pasteur de mari, est un directeur de conscience bien en vue. Commentaires de Selma Vilhunen : « Amours à la finlandaise est une romance, mais c’est aussi une étude sur ce que signifie être humain avec d’autres humains. » Ce qui permet aussi de donner lieu à des séquences surprenantes comme le repas de famille chez les parents de Matias avec une atmosphère à la Festen ou la présentation faite par Julia de son couple « ouvert » à un politicien de son parti, au moment des fêtes. Le visage de celui-ci, de sa femme et de ses deux fils en dit long sur leur stupéfaction et leur incompréhension.
Outre le scénario, la réussite de cette comédie sociale repose sur les épaules des quatre comédiens. Eero Milonoff symbolise toute l’ambiguïté masculine quand il s’agit de maintenir le statut-quo de la relation adultère quand Alma Pöysti (familière du monde de Aki Kaurismäki) incarne une femme qui décide de dépasser sa propre souffrance par amour. Une histoire plus subtile qu’en apparence et qui pose, derrière le ton détaché, des questions assez profondes sur la vie amoureuse.
