Chine : les forçats du textile

On est presque surpris de voir comment, d’un atelier à l’autre, l’atmosphère est identique avec des employés qui vivent dans un bruit permanent (y compris quand une sono poussive joue sur les décibels ou que le patron négocie les salaires en regardant un film d’épouvante sur son ordinateur), travaillent comme des forcenés, sont rémunérés à la pièce et payés… tous les six mois. Ainsi en commençant un travail, ils ne savent pas combien ils vont toucher et vivent, en prime, comme les ouvriers du début du siècle dernier en France. La seule évasion possible, c’est le mobile, le compagnon permanent des employés comme des patrons. C’est le capitalisme rouge dans toute son horreur avec une concurrence effrénée et des conditions de travail stupéfiantes dans un univers où la propreté n’est pas la principale préoccupation.

De même, le doc retrace bien le poids des relations sociales en Chine où l’on n’épouse pas quelqu’un d’une condition plus basse, où l’on discute d’un avortement avec… un patron. Même si le film est parfois trop long, malgré un rythme soutenu de montage, il ne peut que questionner la fameuse mondialisation : désormais, on achètera un tee-shirt bon marché en y réfléchissant à deux fois.

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