Sorties cinéma : mercredi 13 décembre 2023
RUE DES DAMES, de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey – 1H37
Avec Garance Marillier, Bakary Keita, Sandor Funtek
Mon avis : 2 sur 5
L’histoire
Mia, 25 ans, employée dans un petit salon de manucure dans le 18e à Paris, apprend qu’elle est enceinte. Il lui faut trouver d’urgence un nouvel appartement alors que son copain Nabil, en liberté conditionnelle, peine à joindre les deux bouts. Lancée dans une frénétique course contre la montre, Mia monte une combine impliquant des clientes du salon, des soirées privées, et un footballeur-star. Cette fois, elle n’a plus le choix : elle doit reprendre son destin en main.
Et alors ?
Filmant des petites gens qui tentent de survivre, au ras de leur quotidien, Hamé Bourokba et Ekoué Labitey montrent bien comment les coups tordus et la recherche d’argent facile – la fête dans une boîte des Champs-Élysées avec le footballeur star en est le marqueur le plus flagrant – semblent la seule solution de s’en sortir pour certains. Ils expliquent une des constantes de leur univers : « « De De l’encre à Rue des dames, il y a ce fil conducteur, cette exigence : filmer Paris c’est filmer son peuple, ses mal-aimés, c’est aller chercher l’essentiel dans des vies qui justement semblent n’être rien. »
Sur le papier, l’idée est intéressante et, en se glissant dans l’intimité de Mia, la caméra de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey – duo et pilier du groupe La Rumeur qui signe ici son troisième film – ausculte au plus près de Paris des sans-grades, des petits délinquants, des escort-girls, des VTC… Et l’atmosphère -nocturne notamment – est bien rendue avec le beau travail du directeur de la photographie César Decharme.
Pourtant, malgré l’investissement de Garance Marillier (qui jouait dans Grave, de Julia Ducourau en 2017) qui donne une vraie épaisseur à son personnage, exprime bien ses doutes mais aussi sa volonté de s’en sortir, on a un peu de mal à croire à cette histoire, notamment au couple qu’elle forme avec Nabil. Si les relations avec la mère et son copain-flic donnent lieu à quelques séquences intéressants, il manque au scénario une vraie épine dorsale pour que le spectateur se sente un brin concerné par une histoire dont la fin est un brin prévisible et qui se clôt par une pirouette. Décevant.

