Cette urgence produit à l’arrivée un film court et nerveux, porté par des dialogues qui font mouche et des situations qui agissent comme des révélateurs des vrais caractères des protagonistes. Ainsi, une fois la situation partie en vrille, Paul Rivière (Pio Marmaï) se montre veule à souhait avant d’avoir un soudain accès de courage. Quant à Sophie Denis (Blanche Gardin), elle est capable de lui offrir son corps (et dans toutes les positions) s’il accepte de jouer les héros.

Face à ces comédiens un brin ratés, comme le prouve la tirade de Paul sur le métier, Yannick – extraordinairement bien campé par Raphaël Quenard, un acteur qui « monte » et qui est interview, avec le cinéaste, dans le bonus – incarne ce gardien de nuit qui prend le pouvoir le temps d’une soirée au théâtre et connaît sa minute de gloire. Ce qui le conduit à engager des discussions surréalistes avec certains de ses otages qui, malgré la menace, acceptent de livrer des confidences intimes.

Un film inattendu signé d’un réalisateur imprévisible. Lors de la sortie du film en août dernier, Quentin Dupieux a laissé, durant la première semaine d’exploitation, l’accès libre à toutes les personnes qui se prénommaient Yannick… Il n’est pas allé jusqu’à récidiver l’opération pour la sortie en DVD.