Un couple à la dérive

Sorties cinéma : mercredi 6 décembre 2023

SOUDAIN SEULS, de Thomas Bidegain – 1h50
Avec Gilles Lellouche, Mélanie Thierry

Mon avis : 2 sur 5

L’histoire

En couple depuis cinq ans, Ben et Laura ont décidé de faire le tour du monde en bateau. Avant d’atteindre l’Amérique du Sud, ils font un détour vers une île sauvage, près des côtes antarctiques. En pleine exploration, une tempête s’abat sur eux et leur bateau disparaît. Éloignés du monde, soudain seuls face au danger et à l’hiver qui approche, ils vont devoir lutter pour leur survie et celle de leur couple.

Et alors ?

Après Les Cowboys, son premier long métrage en 2015, Thomas Bidegain voulait aborder un sujet sur l’intimité et cherchait une histoire se déroulant dans un lieu unique avec peu de personnages. Il raconte : « J’étais fasciné par le design des bases scientifiques de l’Antarctique. Et puis en écoutant un podcast de l’émission Le Masque et La Plume où il était question du livre d’Isabelle Autissier, Soudain, Seuls quelque chose m’a frappé. J’ai été tout de suite séduit par la clarté de sa proposition : l’histoire d’un couple pris au piège sur une île déserte. Une proposition qui permettait d’envisager un film à la fois très intime et très large.« 

Entre radiographie d’un couple en crise – la confrontation avec des situations extrêmes fait craquer bien des vernis – et film de survie, Soudain seuls décrit donc le quotidien de Ben et Laura perdus sur cette île qui servit naguère de base aux baleiniers, mais qui pourrait bien devenir leur tombeau. Une île aux décors sauvages et magnifiques, quoique inquiétants, et est le troisième personnage du film.

Sur le papier, l’idée est plutôt alléchante et on est curieux de connaître la fin de l’aventure. Pourtant, force est de constater que le film de Thomas Bidegain tourne vite en rond et a du mal à rebondir tant les situations se répètent. Ce qui pourrait presque être une aventure à la Melville devient vite une espèce de vaudeville arctique où les dialogues sonnent à côté de la plaque et les situations un brin invraisemblables : on a du mal ainsi à croire à la longue marche de Laura, au frêle physique et dans un état « particulier » dans le désert glacé. Et pourtant, si on a un peu de mal à croire crédible Gilles Lellouche en skipper aguerri, Mélanie Thierry met beaucoup de force dans son interprétation.

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