Le travail de documentation de Katell Quillévéré a été payant – et les comédiens ont pu s’en inspirer – et son film est très fidèle à l’univers de l’époque, notamment dans la partie consacrée au dancing de Châteauroux, à l’atmosphère créée par le camp proche des G.I. et l’irruption de cette culture américaine. Et, aussi bien Vincent Lacoste, en prof qui tente de cacher sa véritable sexualité, qu’Anaïs Demoustiers, parfaite dans le rôle de cette femme, volontaire, portée par une pulsion de vie et qui fait le choix de défendre son mari malgré des moments critiques jouent l’ensemble avec une grande justesse.
Le film perd malheureusement un peu de sa force par l’accumulation des malheurs qui le font basculer un peu trop vers le mélo dans la dernière partie. En prime, la symbolique du crâne rasée par certains « résistants » (et qui ne firent pas montre d’un grand courage par ce geste) qui est mise en parallèle de la perte de cheveux lors d’une chimiothérapie est lourd. L’histoire était suffisamment forte et très bien jouée pour éviter de tels ressorts dramatiques qui n’apporte pas un supplément d’âme au récit.
La bande originale du film, signée Amine Bouhafa, est sortie chez Milan Records.
