Si les analyses des œuvres, la description des relations de ce peintre, né dans un petit village dominé par le massif des Dolomites, avec les grands de son monde, les papes notamment (on le voit par exemple, avec l’analyse fouillée du Portrait de Paul III avec ses neveux), est très éclairante sur la personnalité du Titien, on peut regretter la manie actuelle de mettre de la fiction dans le documentaire pour donner un faux-semblant de vie. Parfois, cela tourne au grand guignol comme dans la séquence où l’on « montre » son ami et soutien permanent, Pierre l’Arétin, dont la vie passait pour scandaleuse à l’époque et qui apparaît presque comme une figure de la commedia dell arte. Il en est de même quand on fait jouer par une comédienne l’accouchement de son épouse : cela n’apporte rien à un documentaire au demeurant très dense.
Si la mise en scène de belles jeunes femmes campant ses modèles peut redonner vie à la construction de ses compositions et éclairer le discours des spécialistes, l’œuvre du Titien est suffisamment forte, comme le montre le documentaire, pour se passer de telle mises en lumière à la mode.
