Au cœur de cette longue fuite en forme d’errance, il y a ce personnage un peu fade campé avec brio par Karim Leklou et qui révèle sa personnalité profonde au fil des incidents et autres embuches qui surgissent sur sa route. Un choix qui s’est imposé pour le réalisateur qui ajoute : « C’était pour moi l’acteur idéal : Karim est à la fois banal et singulier, extrêmement doux et brutal. Ce n’est pas
à priori un corps qu’on imagine pour un film d’action. Karim est un acteur formidable pour ça, car il peut aussi avoir quelque chose d’un burlesque entre un corps tout en réaction et un visage impassible, à la manière d’un Buster Keaton entrainé sur un train à toute allure et qui va juste tenter de s’adapter et de comprendre ce qui lui arrive. » Et avec Vimala Pons, il forme un couple lunaire à souhait qui apporte une vraie touche poétique à cette histoire qui ménage parfois des moments d’une vraie violence.
Avec un tel personnage à l’allure innocente comme personnage central, ce film est une satire réussie d’une société violente, aussi bien physiquement que psychologiquement. Une société comme contaminée de plus en plus par une violence d’autant plus dérangeante qu’elle contient une belle part d’absurdité.
