Sorties cinéma : mercredi 15 novembre 2023
LE PETIT BLOND DE LA CASBAH, de Alexandre Arcady – 2h08
Avec Léo Campion, Marie Gillain, Christian Berkel, Françoise Fabien,
Mon avis : 3 sur 5
L’histoire
Le Petit blond de la casbah raconte le voyage d’un cinéaste à Alger, sa ville natale. Accompagné de son jeune fils, il doit présenter son nouveau film qui retrace son enfance dans l’Algérie d’hier. C’est tout un univers touchant et une galerie de portraits hauts en couleurs que le film ressuscite. Le cinéaste se promène dans Alger et à travers les souvenirs d’un petit garçon pas tout à fait comme les autres, il nous fait revivre des moments de bonheur, de rires et de larmes de son enfance algéroise.
Et alors ?
C’est sûrement le film le plus initme d’Alexandre Arcady qui revient sur une enfance algérienne à la Camus, dans une famille pauvre, mais unie, au cœur de la casbah, et alors que le conflit algérien rythmait les jours et les nuits. Le réalisateur explique : « En 2004, j’ai écrit un livre autobiographique, Le
Petit blond de la Casbah, mais l’idée d’en faire un film m’a sans doute fait peur à l’époque. Se tourner vers son enfance pour expliquer l’homme qu’on est devenu, est un exercice périlleux, vertigineux et sûrement très salutaire. Lorsque je me suis enfin lancé dans l’écriture du scénario, j’ai imaginé un alter ego : Antoine, 13 ans en 1960, un petit garçon de la casbah, qui grandit entre l’école, les copains, sa famille et ses voisins, et qui découvre sa fascination pour le cinéma en traversant les derniers moments de l’Algérie avant l’indépendance.«
Avec le recul, Alexandre Arcady montre une vision presque « apaisée » de la période, à un moment de rupture où les communautés se connaissaient, s’entraidaient, notamment dans cette rue du Lézard, dont parle le film. Dans cet immeuble, propriété d’un notaire humaniste (un beau rôle pour Michel Boujenah), tout le monde se croise, se parle sans se préoccuper des religions. Et si les enfants de la famille suivent les rites juifs, le père, un ancien para, n’assiste pas à ces cérémonies. Et le film montre bien le moment où le processus de décolonisation, certains choix politiques (des deux côtés de la Méditerranée) vont faire exploser ce bel équilibre.

