Une vie de cinéma

Delon qui sait ensuite, à force de volonté et de travail, s’imposer sur grand écran. On voit ainsi comment, pour tourner sous la direction de Luchino Visconti dans Rocco et ses frères, en 1961, il se soumet à un entraînement intensif de boxe, ce qui lui permet d’être d’une aussi crédible dans la séquence du film tourné devant 5 000 spectateurs réunis dans un stade milanais par le maestro italien.On connaît la suite, tant Delon a su « écrire » son histoire avec un destin qui ressemble presque à un scénario.

Et puis, et la soirée revient longuement sur la vie privée d’un séducteur dont les relations amoureuses ont largement alimenté la presse du cœur. Elle évoque notamment la liaison que le comédien eut avec Maddly Bamy (future compagne de Jacques Brel) alors qu’il partageait la vie de Mireille Darc, dont le témoignage chez Marc-Olivier Fogiel fut très émouvant. Cet épisode amoureux inspira même en 1969, Madly, de Roger Kahane.

Une partie inédite complète la sphère privée en évoquant la crise récente vécue avec Hiromi Rollin, présentée comme la gouvernante du reclus de Douchy, contre laquelle les trois enfants de l’artiste ont porté plainte en juillet dernier pour harcèlement moral. Ces enfants avec lesquels Alain Delon connut, particulièrement avec ses deux fils, des relations tendues.

Alors que l’âge est là, que l’acteur touchait le monde du cinéma le 12 mai 2019 lors de la remise d’une Palme d’honneur au Festival de Cannes en parlant d’un « hommage posthume de (son) vivant« , on a le sentiment que Delon est parvenu à se moquer de Delon, par rôle interposé. En atteste sa prestation en Jules César, en 2008, dans Astérix aux jeux Olympiques où il lance, face à la caméra, une série de répliques en forme de pied-de-nez à son image cultivée de star : « César ne vieillit pas. Il murit. »

Que s’est-il passé vraiment ? Avec un mythe tel que Delon, la question risque d’être encore longtemps ouverte…

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