Montrant qu’historiquement, le territoire a toujours été un carrefour de peuples et de culture – son film explique comment, aujourd’hui encore, coexistent les religions sur le territoire, la messe chrétienne ayant été « avancée » au vendredi – Roland Nurier montre comment, malgré les trois guerres menées à Gaza, malgré un nombre impressionnant de mutilés (le témoignage du chirurgien Chistophe Oberlin est implacable), malgré un taux de chômage de plus de 50 %, les Palestiniens de Gaza manifestent une volonté de survivre malgré tout. Symboliquement, la pratique de la Dabkeh, cette danse traditionnelle en ligne, marque la capacité de résilience d’une population qui subit les tensions intra-palestiniennes et la volonté des gouvernements de droite israélien de bloquer tout processus de paix, ce qui a indéniablement fait le jeu du Hamas. C’est un espace de rêve dans un univers sinistré.
Le documentaire pose enfin une simple question qui semble dans le contexte actuel presque « indécente » tant la situation est tragique : comment faire pour vivre presque normalement dans un territoire où l’occupant a refusé depuis des années les droits humains les plus élémentaires ?
Un tel angle peut déclencher une polémique de plus dans le contexte actuel d’horreur. Il a certains atouts pourtant pour provoquer une discussion de fond et sortir d’une information qui joue trop souvent sur l’émotion brute. Ce film doit être diffusé le 9 novembre à l’Assemblée nationale, malgré l’interdiction de la venue de la militante Mariam Abudaqa (qui témoigne dans ce doc), membre du Front populaire de libération de la Palestine – considérée comme terroriste par l’Union européenne – et qui est frappée d’un arrêt d’expulsion alors qu’elle été arrivée légalement en France à la fin de septembre pour y tenir des conférences.
