Faisant écho au mouvement féministe actuel – car le chemin reste long dans un climat politique parfois lourd – Silvia Munt signe un portrait émouvant de ces jeunes femmes qui ont décidé de prendre leur destin en main, de manifester dans un pays où l’esprit de réaction demeure vivace. À cet égard, la séquence où elles distribuent dans un bus des tracts et manifestent devant une église à la sortie d’un mariage en dit plus long qu’un discours. L’histoire est aussi prétexte à proposer un discours de tolérance et Bea n’hésite pas, y compris face à sa mère, à revendiquer ses désirs homosexuels.
Dynamique, avec l’usage astucieux des travellings pour suivre les longues marches de Bea, jouant sur des couleurs un peu passées, qui renvoient aux années 70, En bonne compagnie est un film politique fort, qui rappelle comment il y a cinq décennies, la liberté des femmes était encore soumise à la dure loi du patriarcat et des traditions venues d’un autre temps. Et d’un pays longtemps soumis à la férule d’un vieux dictateur, soutenu par une large partie de l’épiscopat catholique espagnol.
